Clôture du débat public
Une forte participation
Après une préparation largement ouverte aux acteurs (54 entretiens avec plus de 95 acteurs du débat et la participation à des rencontres sur le territoire) et aux habitants du territoire (455 réponses au questionnaire et plus de 100 habitants rencontrés à la cantine d’Arcelor, à la cantine de CléSud, à la maison de l’emploi de Miramas), le déroulement du débat a été marqué par une forte participation malgré les conditions sanitaires difficiles :
- 19 réunions publiques en présentiel (11) et en distanciel (8) : 1000 participants
- 5 débats mobiles : près de 300 habitants rencontrés à la gare de Salon, devant la mairie de Grans, aux marchés de Fos et Miramas, devant le Géant Casino d’Istres
- 3 débats-visites de terrain : avec le SYMCRAU, les Vélos des étangs et le CEN Paca
- 2 ateliers à la mission locale et à la maison de l’emploi Ouest Provence, avec un public de jeunes
- 2 émissions à large audience locale, sur Maritima médias, le 9 novembre 2020, et sur RCF le 14 janvier 2021
- 45 cahiers d’acteurs, dont une vingtaine émanant des acteurs économiques très actifs dans ce débat public
- l’Atelier des lycéens : deux classes de 2nde générale et technologique du lycée agricole de Fontlongue, à Miramas, ont travaillé sur le projet avec leurs enseignants et l’association Les petits Débrouillards depuis fin septembre 2020, ceci durant 9 séances. Ils ont rencontré le maître d’ouvrage et d’autres acteurs, pour produire un cahier d’acteurs, mis en ligne le 19 janvier 2021, une vidéo et des dessins. La génération qui entrera dans la vie active dans quelques années s’adresse à nous et la tonalité décoiffante de leurs propos a été relevée par la presse (cf. La Provence du 20 janvier 2021) !
- l’Atelier citoyen : 17 citoyens du territoire de l’ouest de l’étang de Berre tirés au sort ont consacré 3 samedis et 3 réunions à distance à travailler sur le projet, à en discuter avec le maître d’ouvrage, le GPMM, la Metropole AIx Marseille Provence et le SymCrau, pour produire un cahier d’acteurs mis en ligne le 19 janvier 2021. Ce sont des citoyens ordinaires : cette modalité du débat a permis d’entendre leurs questions.
- en ligne : 88 contributions sur la carte du débat, 62 avis ou questions sur la plateforme participative
Un débat largement ouvert
Dès la préparation, la commission particulière du débat public, conformément à sa lettre de mission, avait choisi de conduire un débat plus large que sur les seules variantes de tracé du projet de liaison routière ; un débat ouvert autour d’une question large : Se déplacer demain dans l’ouest de l’étang de Berre : quelles perspectives ?
Parce que le débat a été conduit dans cette optique large, il a permis de penser le projet à partir du territoire et produit des résultats importants sur les questions de mobilité des personnes et de transports des marchandises dans l'ouest de l'étang de Berre.
Le débat a fait ressortir que le projet de liaison routière n’est qu’une des « pièces d’un puzzle » nécessitant d’appréhender le développement économique, le développement du territoire, la préservation de la santé et des ressources naturelles comme les éléments d’un même système territorial. Pour répondre aux besoins de déplacement, la liaison Fos-Salon doit s’envisager à partir du territoire et de ses activités et être couplée à des solutions complémentaires concernant les déplacements quotidiens et le transport des marchandises. La responsabilité de l’État est attendue, conjointement à l'avancement du projet de liaison routière, dans la mise en œuvre d’une synergie de solutions concernant le transport des marchandises et les déplacements de la vie quotidienne.
Le débat a également fait ressortir plusieurs points de vigilance. Compte tenu de l'augmentation du trafic et de l'évolution des normes d'émission du parc automobile d'ici 2030, le projet routier devra contribuer à la diminution de la pollution, et pas seulement de l’exposition des populations. Plus globalement, la crainte que le projet contribue à l’artificialisation des sols en facilitant l’implantation de nouvelles zones logistiques grandes consommatrices de foncier, y compris agricole et naturel, a été fortement exprimée. Les conséquences du projet risquent de menacer l’équilibre fragile des ressources naturelles de ce territoire, rendu plus vulnérable par le changement climatique, en particulier les ressources en eau de la nappe de Crau. Des solutions devront être trouvées pour répondre à cette préoccupation qui mêlent préservation des milieux (biotope de la Crau) et fragilité de la ressource en eau (nappe de Crau).
Des résultats tangibles
La plénière de clôture, qui s’est tenue le 20 janvier 2021 a été l’occasion d’annonces importantes, en réponse aux multiples besoins exprimés dans le débat public, qui sont des acquis de ce débat public ouvert.
Des acquis pour l’avenir du ferroviaire : le groupe SNCF a fait part, dans son cahier d’acteurs d'une décision attendue depuis longtemps en confirmant « les perspectives d’avenir du recours au tri à la gravité à Miramas à court terme et à l’horizon 2030 », décision qui conforte les investissements du plan de relance pour le site de Miramas (extension du chantier de transport combiné et triage) inscrits au contrat d’avenir entre l’État et la Région Sud, signé par le Premier ministre et le président de Région le 5 janvier 2021 à Toulon. Lors de la plénière de clôture, le préfet de Région s’est engagé à tenir une table ronde des acteurs du territoire sur l’avenir du site de Miramas d’ici la fin du premier trimestre 2021, demande formulée par divers acteurs au cours du débat pour permettre un meilleur report modal de la route vers le fer.
Des acquis pour la mobilité : Plus globalement, le préfet, dont les propos sont rapportés dans La Provence du 25 janvier 2021, a précisé les rôles de coordination des politiques de mobilité des personnes et de transport des marchandises et de garant des politiques environnementales que l’État entend jouer dans ce territoire : « À l'horizon 2030, si collectivement nous parvenons à coordonner tous les projets, la mobilité aura accompli un saut qualitatif important pour la compétitivité et la qualité de vie de ce territoire ».
La poursuite du projet de liaison routière Fos-Salon : Le préfet a également indiqué : « C'est un projet attendu depuis trop longtemps. De ce débat, il se dégage sa pertinence et sa nécessité vitale pour ce territoire ». La décision ministérielle, qui doit intervenir d’ici la fin juin 2021, précisera les modalités de poursuite du projet de liaison routière ainsi que celles de la concertation continue que la CNDP garantira jusqu’à l’enquête d’utilité publique annoncée pour fin 2024.
Nous vous donnons rendez-vous fin mars pour la présentation
du compte-rendu et du bilan du débat !