Bilan de la phase 1 du débat

En septembre, la commission a échangé avec plus de 500 personnes au cours de 5 débats mobiles et 5 forums territoriaux dans les principales villes du tracé, un forum en ligne, une excursion sur les enjeux liés à l’eau avec le SYMCRAU et le comité du Foin de Crau et le parcours de la liaison à vélo avec l’association Les Vélos Des Etangs. 10 cahiers d’acteurs ont été publiés. Des ateliers ont débuté avec un panel de citoyens et une classe de seconde pour qu’ils produisent leur propre cahier d’acteur en contribution au débat.

 

Sentiments vis-à-vis du projet : entre urgence et ambivalence



Illustration : Consultation lors des 5 débats mobiles (une gommette par réponse)



Illustration : Réponses à la question “La perspective d’un projet de liaison routière Fos-Salon vous inspire principalement ?” - Questionnaire de pré-débat - printemps 2020

Tout d’abord, la commission a constaté à l’occasion des débats mobiles que malgré l’ancienneté du projet, une large partie des habitants n’en a jamais entendu parler. Ainsi un besoin d’information a été identifié.


La plupart de ceux qui connaissaient le projet expriment un sentiment d’urgence, face au délai de 10 ans minimum annoncé et questionnent la capacité de l’Etat à tenir ses engagements. Certains voient alors dans le débat un risque de retarder encore le projet dont l’opportunité leur semble démontrée depuis longtemps et ne pas devoir être à nouveau discutée.


Par ailleurs, parmi ceux qui connaissent bien le projet et son histoire longue, certains restent pessimistes sur la capacité des opérateurs (GPMM, Etat, SNCF notamment) à tenir les engagements nouveaux annoncés, notamment en matière d’amélioration du réseau de fret ferroviaire et de transports collectifs, pour les 10 ans à venir.

Les habitants qui connaissent moins le projet expriment des sentiments plus ambivalents en soulevant les questions suivantes :

  • Quelle est la capacité du projet de liaison routière à répondre aux problèmes dans l’intérêt de tous et pour de nombreuses années ?
  • L’urgence n’est-elle pas également pour le ferroviaire et les transports collectifs ?
  • Le débat permettra-t-il de répondre à ces questions ?

 

Dans les deux cas, une même demande de prise en considération de ce territoire est exprimée et beaucoup de questions sont communes. Elles sont aujourd’hui approfondies dans les forums thématiques.


Voir le calendrier des rencontres

 

Considérer le projet dans une vision globale du territoire


Illustration : Questionnaire de pré-débat - printemps 2020
  • Le projet de liaison routière n’est qu’une des « pièces du puzzle » pour accompagner la croissance de l’activité du port et de la logistique : faut-il l’examiner seul, ou conjointement avec les investissements nécessaires sur les autres modes ? Qui porte cette vision d’ensemble ? Quelles échelles doivent être considérées ? Quelles instances de planification du territoire coordonnent le transport des marchandises ?
  • La création d’une nouvelle route doit préserver les équilibres du territoire dans l’ouest de l’Étang de Berre, en particulier pour ce qui concerne l’agriculture, l’environnement et les ressources naturelles, notamment en eau (nappe de la Crau). L’industrie ne peut être l’unique prisme.
  • Le développement économique ne peut se faire au détriment de la santé des habitants. L’opposition entre emploi et environnement n’est plus tenable.
  • Pour écrêter les bouchons en heures de pointe, une autre organisation du travail n’est-elle pas envisageable (télétravail, étalement des horaires…) ? Quelle coopération peut-elle être mise en œuvre entre les entreprises des grands sites (ZIP, base aérienne, CléSud…) pour faire bouger les choses ?

Derrière les questions de mobilité et de transport, débattre d’une vision d’avenir partagée pour ce territoire et de la cohérence des politiques publiques en matière d’aménagement du territoire, des collectivités locales jusqu’au niveau de l’Etat.

 

Quels transports pour ce territoire ?


Illustration : Questionnaire de pré-débat - printemps 2020

Il a très souvent été dit qu’il fallait ne pas opposer la route et les autres modes de transport. Mais au-delà de la position de principe :

  • Qui est le « parent pauvre » de l’attention de l’État dans ce territoire : la route, le ferroviaire, le fluvial, le maritime ?
  • Comment le projet routier peut-il effectivement contribuer au développement des autres modes ?
  • Pour les voyageurs : aidera-t-il à diminuer l’usage de la voiture en solo (l’autosolisme), dominant dans le territoire (comme dans l’ensemble de la Métropole) ? Contribuera-t-il à développer le covoiturage et les transports collectifs (voies réservées…) ? Quels investissements dans les pistes cyclables permettra-t-il ?
  • Et pour les marchandises : comment permettra-t-il de réduire le « tout camion » ? D’éviter les flux locaux de camions entre la ZIP, les zones logistiques et les chantiers de transport combiné ? D’éviter la cohabitation des véhicules légers et des poids lourds ? Comment permettra-t-il de concrétiser la priorité au ferroviaire affirmée dans le plan de relance ?

Ces questions apparaissent souvent rester sans réponse dans le dossier du maître d’ouvrage.

 

De multiples questions sur le projet de liaison routière


  • Des demandes de précision sur les variantes de tracé : par où passent-elles exactement ? Quels sont leurs impacts ? Seront-elles proches de mon logement ou toucheront-elles ma propriété ?
  • Des demandes de compréhension sur l’aménagement des échangeurs : où, combien, dénivelés ?
  • Quels travaux d’ici la réalisation du projet ? Résorption des points noirs de bruit, mise en sécurité de certains passages ou bien de captages d’eau potable…
  • Un phasage du projet est-il envisageable, intégrant ces aménagements les plus urgents ; ou, plus globalement, pour répondre de manière échelonnée aux différentes fonctions du projet (liaison entre la ZIP et l’A54 ; contournement de Fos).
  • Des demandes de clarification sur les 3 grandes options (autoroutière, intermédiaire, voie express).
  • Des interrogations et prises de position sur l’éventualité d’une mise en concession. Si l’option autoroutière peut apparaître fonctionnellement meilleure, le péage est largement refusé.
  • Comment prendra-t-il en compte les problématiques de ressource en eau, les pollutions liées à l’usage de la route, la biodiversité?

L’idée d’une taxation spécifique des poids lourds empruntant la 2*2 voies a plusieurs fois été suggérée par le public pour favoriser le report modal.

Toutes ces questions seront reprises et approfondies dans la dernière séquence du débat (mi-novembre/ mi-décembre) et pourraient aboutir à des recommandations pour la suite de la concertation.

 

Climat, croissance « verte » : des incertitudes de l’avenir qui portent sur le projet



Illustration : synthèse du diagnostic par les citoyens du panel - 19-09-20

Enfin, des incertitudes sur l’avenir ont été exprimées, qui influencent les choix vis-à-vis du projet :

  • Une part importante des activités industrielles de ce territoire — la sidérurgie, la pétrochimie,… — perdureront-elles dans le contexte mondial actuel et à venir, et face aux exigences de la lutte contre le changement climatique ?
  • Dans quelles branches peuvent se traduire les perspectives de « relocalisation » évoquées par le plan de relance ?
  • Quels seront les emplois et les formes d’organisation du travail liés à ces transformations ?

À quelles échéances faut-il envisager les problèmes auxquels les fonctionnalités du projet doivent répondre : 2030, 2050, au-delà ? Le projet, ancien, ne risque-t-il pas d’être dépassé dès sa mise en service ?

 

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